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Dans les coulisses de l’impression

Aujourd’hui, je suis allée chez l’imprimeur en Belgique pour le BÂT papier du prochain livre jeunesse que j’édite chez Obriart : ‘Là-bas’ de Cécile Metzger. Un leporello (livre accordéon) de toute beauté. Une poésie visuelle à déplier et à poser où on le souhaite.

Avant d’avoir un livre imprimé et façonné entre les mains, il y a plusieurs étapes de travail. Je vous brosse les grandes lignes. Tout commence avec l’idée qui germe dans la tête de l’auteure qui écrira l’histoire et dessinera mais avant de finaliser tous les dessins et les textes, l’éditrice jette son regard sur son travail. Je pense mon travail comme être le trait d’union entre la création (tout ce qui peut sortir des tripes de l’auteure) et le public. Je vais alors travailler avec l’auteure en ce sens. Il y a des allers et retours entre nous, des discussions sur des choix… Pour arriver à une histoire et les dessins finalisés. Je choisis le papier sur lequel va être imprimer le livre et l’imprimeur. L’auteure m’envoie ses fichiers finalisés avec lesquels je fais la maquette du livre. Après avoir fait plusieurs vérifications, j’envoie les fichiers à l’imprimeur. Et arrive le moment, où je me rends à l’imprimerie pour vérifier l’impression et valider, on appelle çà le BÂT papier.

Je disais lorsque j’enseignais aux étudiants en école d’arts graphiques de considérer les imprimeurs comme des partenaires et non des exécutants et également d’être curieux de leur travail. Régulièrement, je vais visiter des imprimeries pour savoir comment cela fonctionne, voir les nouveautés. Les imprimeurs avec lesquels je travaille savent combien j’aime les papiers et me tiennent au courant des nouveautés… Et il y a des moments cadeaux comme aujourd’hui, lorsque l’imprimeur me propose de rester lors des changements de plaques si je le souhaite (normalement, on attend dans une pièce à part et on nous appelle lorsque c’est fait).

J’ai pu alors vous faire ces photos. Le conducteur de la machine m’a expliqué le process entre deux changements de plaques. Je l’ai vu prendre une paire de ciseau pour couper au niveau des traits de coupe afin de s’assurer que le recto et le verso étaient bien calés. Il m’a expliqué comment leur ordinateur ‘gestion des couleurs’ se programme seul d’après les premiers réglages qu’il a fait pour la première partie du leporello…. Bref, tout ce qu’il se passe en coulisse lors de l’impression et je trouve que c’est un beau cadeau qu’il m’a fait et je voulais le partager avec vous.

‘Là-bas’ est imprimé en offset (la grosse machine que vous voyez sur la 4eme photo), machine qui est conduite par une personne grâce un super ordinateur (2ème photo de la première ligne). Ce livre est imprimé en CMJN (Cyan, Majenta, Jaune et noir) et on fait une plaque pour chaque couleur. C’est la superposition de ces 4 passages couleurs (à des pourcentages différents) qui vous donnera le résultat final. La dernière ligne de photo vous montre 3 plaques encrées de la première partie du leporello. Elles ont fait leur travail et vont laisser place aux plaques de la seconde partie du leporello. Il faut donc imaginer une feuille qui part d’un bout de la machine et qui arrivera de l’autre côté après avoir été ‘tamponnée’ 4 fois au même endroit, 4 couches de couleur qui donneront au final ce que vous voyez sur la 3ème photo. C’est fou de voir une si grosse machine produire quelque chose de si délicat !

A présent, j’ai validé le BÂT, les feuilles sont imprimées recto-verso. Il va falloir les plier, coller les deux parties du leporello ensemble et cette dernière partie se fait manuellement. Oui, vous avez bien lu. Ce sont des personnes qui vont coller les deux parties du leporello pour n’en faire qu’un…. Non pas une fois, mais 1000 !

Lorsque je vous dis qu’Obriart vous propose des bijoux éditoriaux.

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